La gare maritime reprogrammée
La carcasse vide de la gare maritime gît en plein centre de Boulogne-sur-mer. Elle est aujourd’hui une cicatrice douloureuse. Ce site représente pourtant 17 000 m2 de potentialités. Autrefois, la gare maritime était rattachée au système portuaire, pourtant la municipalité souhaiterait désormais développer un nouveau bout de ville sur l’Éperon. Ce projet tend à faire de l’Éperon un lien entre la ville et le port plutôt que de les fragmenter davantage, en développant une multitude de programmes issus de la vie locale, du tourisme et des réalités économiques. En tirant parti des qualités infrastructurelles de la gare maritime, la plateforme existante devient une esplanade publique en balcon sur la ville distribuant la densité des programmes situés sous la dalle. L’ancien échangeur de flux devient un échangeur de programmes.
Programme Bains de mer chauds, centre éducatif sur le thème de la mer, marché aux poissons, ateliers et coworking
Lieu Boulogne-sur-mer (62)
Année 2016
Avec Mathilde Bastin
PFE Architectures de Reconquête
Sous la dir. de Béatrice Jullien, Françoise Fromonot et Émilien Robin
ENSA Paris-Belleville

Ancienne gare maritime de Boulogne-sur-mer, 1952

La gare maritime aujourd'hui, abandonnée

Maquette 1/500e — L'éperon, une interface insulaire entre ville et port
Carnet d'étude de l'existant et relevé

Bigness — Le patrimoine de la gare maritime est avant tout activité, un programme qu'elle a perdu. Un système distributif par la plateforme permettrait une densifacation et une juxtaposition de programmes sous la dalle.

Axonométrie éclatée — Les flux devenus verticaux pénètrent ainsi les programmes juxtaposés en tranches comme la structure en portique l'induit.

Le cœur du bâtiment devient un jardin planté, accessible depuis la plateforme

Plan de rez-de-chaussée

Les bains de mer chauds, au bout de la gare, ouvrent la perspective sur la mer

Maquette 1/200e

Coupe perspective – Espace d'exposition et jardin de circulation

Le marché aux poissons s’installe autour d’un patio de descente

Comme l’a dit Viollet-le-Duc, restaurer un édifice, ce n’est pas le réparer, l’entretenir ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné. Le cas de la gare maritime semble alors important en tant qu’elle ne survit pas sans programmes. Son patrimoine est avant tout une activité. L’ancien échangeur de flux devient un échangeur de programme dont les provenances, arrivages et directions ne sont plus si déterminés : la plateforme unifiée devient une esplanade publique où se mêlent les flux pour distribuer tous les programmes. Autrefois mécanique, simple rouage dans une vaste machine, la gare maritime devient urbaine.