Domestiquer l’atome. Claude Parent et le Collège des architectes du nucléaire, une épopée française, 1974-1982

Mémoire de recherche en architecture

Les centrales nucléaires, ces édifices qui jouent un rôle tellement « central » dans notre société que nous semblons désormais ne plus pouvoir nous en passer, sont la plupart du temps étudiés pour ce qu’ils incarnent : pour leurs aspects stratégiques et sociopolitiques, et non pas pour leurs spécificités spatiales ou pour leurs qualités formelles. Les silhouettes homogènes (car calculées mathématiquement) des tours de refroidissement sont devenues le symbole des militants « anti-nucléaires », alors même qu’elles ne dégagent aucune radioactivité puisqu’elles se contentent de rejeter la vapeur d’eau des circuits de refroidissement. En 1974, EDF lance un Plan architecture et, avec Claude Parent, ils forment un Collège des architectes du nucléaire. Cette démarche aura constitué une véritable « épopée française » unique dans son déroulement, avec ses hauts faits, ses héros et sa mise en récit mêlant l’histoire et la légende – une épopée française dont voici l’histoire.

Type Mémoire de Master 2 en architecture
École ENSA Paris-Belleville, séminaire « Faire de l'histoire »
Direction Mark Deming, Marie-Jeanne Dumont et Françoise Fromonot
Format 16,5×24cm — 286 pages
Date Septembre 2015
Récompense Ce mémoire a reçu le 1er prix du mémoire de master en architecture 2016 de la fondation Rémy Butler
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Sommaire

La géante — À l'approche d'une centrale nucléaire

Généalogie — Idéologie d'après guerre

Généalogie — Esthétique industrielle : les centrales thermiques et les barrages

Études préliminaires de Claude Parent pour les centrales nucléaires : 4 types

Et leur indéniable parenté avec les bunkers du Mur de l'Atlantique

Fictions nucléaires — Un second album de recherches : les « Amphores », les « Pattes de tigre »

Chronologie de la place de l'architecture au sein d'EDF

Lettre de Claude Parent — Avril 2015

Cette marge de création, fût-elle de fiction, ne semble plus possible aujourd’hui, à une époque où personne, par exemple, ne se pose la question de savoir s’il faudrait un architecte pour l’EPR de Flamanville initié en 2004 et dont la livraison vient encore d’être reportée (on parle au mieux de 2018). Il en va de même, comme nous l’avons dit plus haut, des centres de traitement des déchets, mais également pour bien d’autres centres – qu’on pense par exemple aux datacenters contemporains, véritables « centrales d’information » qui partagent avec le nucléaire les notions de sécurité, redondance, refroidissement et bien sûr d’enfermement. Peut-être est-ce là le signe que la place de l’architecture au sein de ces grandes constructions industrielles s’est refermée, laissant derrière elle des archives de dessins, vestiges d’un espace de liberté désormais derrière nous et à propos duquel nous n’avons pas fini de méditer.